Contre l'immigration et l'écologie, l'incohérence de l'extrême droite

L’extrême droite n’agit dans l’intérêt de personne. Alors qu’on assiste en Europe à une énorme montée des idées au mieux conservatrices, et souvent même bien pire encore, la France vient tout juste d’envoyer 35 députés d’extrême droite, avec leurs idées anti écologistes, au Parlement Européen.

Alors en quoi les idées de l’extrême droite vont-elles à l’encontre de l’environnement, du vivant, et donc au final même des Français ? C’est ce qu’on vous propose de voir tout de suite dans cet article !

L'extrême droite contre les avancées environnementales

Les votes de l'extrême droite concernant l'écologie

L’extrême droite s’inquiète peu de la situation environnementale. En fait, ce n’est même pas du tout son sujet. Au Parlement Européen, ses députés se sont presque constamment opposés aux propositions de lois à visée écologique.

L’interdiction des voitures thermiques en Europe en 2035 ? Contre. La loi pour la restauration de la nature ? Contre. La réduction de l’usage des pesticides et la taxation des importations polluantes ? Contre. L’European Green Deal, ou Pacte Vert, visant à atteindre la neutralité carbone au niveau européen en 2050 ? Encore contre. Et on pourrait en citer plein d’autres.

Des justifications irresponsables

Les raisons invoquées à chaque fois pour justifier leurs votes :

Des lois "trop oppressantes"

Les lois proposées seraient trop oppressantes pour les entreprises ou les producteurs.

Et oui, c’est quand même bien plus facile de faire tout ce qu’on veut sans s’occuper des impacts de nos modes de production sur l’environnement !

L'argument des pertes d'emplois

Le chantage à l’emploi, une stratégie particulièrement efficace pour faire capoter des projets de lois vertueux pour l’environnement ! Le monde change, les pratiques évoluent pour tendre vers des modèles plus soutenables.

Des métiers apparaissent, d’autres disparaissent, et ceux qui perdurent évoluent avec les évolutions de la société. Et totalement à contre-courant, l’extrême droite cherche à tous prix, au nom de la préservation d’emplois, à faire perdurer des pratiques ou des industries parfois totalement climaticides.

Surtout que l’enjeu n’est pas au bout du compte de perdre des emplois, mais de les réorienter. Et des possibilités d’emplois dans la transition écologique, il y en a énormément pour peu qu’on s’en donne les moyens.

Des évolutions réglementaires trop rapîdes

Les évolutions réglementaires iraient trop vite et ne laisseraient pas le temps aux entreprises et aux producteurs de s’adapter. Pour l’extrême droite, il faudrait donc « ralentir » la transition écologique, d’autant que la France serait déjà un bon élève en matière d’écologie.

Alors que les scientifiques et climatologues appellent très largement à intensifier sans délais nos efforts environnementaux à tous les niveaux pour nous laisser une chance d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, et que l’Etat Français a été condamné plusieurs fois pour ses manquements en terme d’action pour le climat, l’extrême droite souhaite donc y aller plus doucement.

Pendant ce temps-là, le réchauffement climatique, lui, ne ralentit pas.

Chaque crise profite à l'extrême droite

En février dernier, en plein mouvement des agriculteurs, l’extrême droite se positionnait en protectrice des exploitants agricoles en dénonçant une écologie punitive avec des normes environnementales trop exigeantes auxquelles les agriculteurs Français doivent se conformer.

Un positionnement indécent aux côtés des agriculteurs qui sont les premières victimes des pesticides souvent cancérigènes qu’ils répandent dans leurs champs. Des exploitants qui sont en plus aux premières loges du dérèglement climatique, avec des rendements agricoles fortement impactés par les épisodes de plus en plus fréquents de sécheresses, d’inondations, ou de regels tardifs destructeurs.

Des boucs émissaires désignés : les écolos et les immigrés

La restriction de l'immigration, l'obsession de l'extrême droite

Plus globalement, l’extrême droite s’évertue à faire porter toute la responsabilité de ce qui ne va pas en France aux défenseurs de l’environnement, sans oublier bien sûr les immigrés. Eh oui, comment parler de l’extrême droite sans évoquer leur principal argument de campagne : la stricte régulation de l’immigration, qui doit selon eux permettre de régler tous les problèmes (ou presque) de sécurité, mais aussi de chômage dans le pays ?

Un raisonnement complètement biaisé, et en fait les gens le savent. En effet, c’est dans les villes, là où la population est la plus cosmopolite et où les personnes immigrées sont les plus nombreuses, que l’extrême droite fait ses scores les plus faibles à chaque élection.

L’extrême droite bâtit son argumentaire sur la peur et le rejet de l’autre, et alimente cette peur en exploitant chaque évènement négatif impliquant une personne immigrée.

La complaisance des médias

Les médias ont évidemment une immense responsabilité dans la place qu’occupe actuellement l’extrême droite, en lui offrant une exposition énorme à chaque fois qu’un tel évènement se produit.

Il va sans dire qu’à l’inverse, l’extrême droite et beaucoup de médias se gardent bien de mettre en avant les initiatives positives, les bonnes actions ou les réussites initiées par des personnes immigrées en France.

Lutter à la fois contre l'immigration et l'écologie, une énorme incohérence

Mais même en ayant en apparence comme seul objectif le bien-être des Français, la sécurité et le contrôle strict de l’immigration, l’extrême droite agit en fait contre tout cela à travers les idées qu’elle porte. Son manque de considération pour l’écologie en particulier, va à l’encontre de tout ce qu’elle défend.

Si le climat continue à se réchauffer, certaines zones du globe vont devenir difficilement cultivables et vivables. Ailleurs, l’eau des mers et océans va monter. Ailleurs encore, les catastrophes naturelles vont causer des dégâts inédits. Et à ce moment-là, les populations vont bouger pour survivre.

On commence seulement à parler de réfugiés climatiques, mais les vagues migratoires dues aux évolutions du climat pourrait d’ici à peine 30 ans concerner jusqu’à 1,2 milliard de personnes d’après Oxfam France. Oui, vous avez bien lu : 1,2 milliard de personnes !! On vous laisse imaginer les conflits que de tels flux migratoires pourraient entrainer, rien que pour l’accès à l’alimentation et à l’eau.

Un projet dangereux et irresponsable

Voilà donc où nous mène le projet de l’extrême droite, derrière les grandes paroles et les beaux costumes. Cette situation que je vous ai décrite, elle devient de plus en plus probable à mesure que le climat se réchauffe. Pour autant, on peut encore limiter très fortement les dégâts et éviter beaucoup de problèmes en passant à l’action sans attendre.

En juin dernier, les résultats des élections européennes ont été assez terribles du point de vue de l’écologie, alors même que les 5 prochaines années vont être déterminantes dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Avec les élections législatives qui arrivent, on a une nouvelle opportunité de choisir cette fois à l’échelle nationale des députés qui se battent pour le vivant et pour le bien commun, et qui feront avancer les choses au niveau de la France, ce qui enverrait un message positif fort aussi à l’international. À nous tous maintenant de prendre nos responsabilités et d’aller voter massivement en faveur de l’environnement les 30 juin et 7 juillet prochains.

Publication : Juin 2024.

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