Un Français génère en moyenne l’émission d’environ 10 tonnes d’équivalent CO2 par an, selon l’agence Carbone 4. Cela vous paraît énorme ? En effet, ça l’est ! D’ailleurs, les experts semblent s’accorder à dire qu’il faudrait réduire nos émissions de gaz à effet de serre à 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an dès les prochaines décennies ! Vous avez bien lu, on parle bien de réduire nos émissions de 80% !!
Mais alors d’où vient cet objectif des 2 tonnes ? Pourquoi devrait-on chercher à l’atteindre ? Et dans quelle mesure une telle réduction de nos empreintes carbone individuelles pourrait-elle permettre de limiter le réchauffement climatique ? On vous propose des éléments de réponses à toutes ces questions !
COP de Copenhague : Limiter le réchauffement climatique à 2°C
Les COP (Conférences des Parties) sont de grandes conférences internationales auxquels participent des représentants de 197 États. On y retrouve également des représentants de l’Union Européenne, de différentes collectivités territoriales, et des acteurs neutres appartenant généralement à la communauté scientifique.
Au cours des COP se tiennent des négociations, qui peuvent elles-mêmes déboucher sur des traités. Ces traités s’appliquent ensuite au niveau international dès lors qu’ils sont approuvés par au moins 55 pays membres (aussi appelés « parties »), représentant au moins 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
La COP de Copenhague en 2009 a vu la naissance d’un objectif mondial aujourd’hui bien connu : celui de limiter le réchauffement climatique sous les 2°C à la fin du siècle.
Pour bien comprendre ce chiffre, on parle ici de 2°C d’augmentation en moyenne mondiale, par rapport à la moyenne mondiale des températures des années 1850 à 1900 (ce qu’on appelle l’ère pré-industrielle).
L’Accord de Paris et l’objectif des 1.5°C
En 2015, alors que nous en étions déjà à plus d’1°C d’augmentation de température en moyenne mondiale par rapport à l’ère pré-industrielle, a eu lieu la Conférence de Paris.
1°C, ça peut paraître peu. Pourtant, à ce moment-là on constate déjà partout dans le monde les dégâts causés par le réchauffement climatique. Fonte des glaces, perturbation de nombreux écosystèmes, disparition d’espèces animales et végétales, intensification des phénomènes météorologiques extrêmes (vagues de chaleurs, sécheresses, tornades, mais aussi pluies diluviennes et inondations), … On n’a pas envie de savoir à quoi ressemblerait notre monde avec 2°C d’augmentation.
C’est dans ce contexte que s’est tenue la Conférence de Paris, et tous ces constats ont amené les pays signataires à revoir l’objectif des 2°C. De cette Conférence, résultera l’adoption d’un célèbre traité international pour l’environnement : l’Accord de Paris.
L’Accord de Paris fixe l’objectif de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous des 2°C d’augmentation à la fin du siècle, si possible à 1.5°C. Il est reconnu que cela limiterait grandement les impacts du dérèglement climatique. Cet Accord a depuis été approuvé par 195 États membres de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (sur 197).
Zéro émissions nettes de gaz à effet de serre, l'objectif à moyen et long termes
Zéro émissions nettes : qu'est-ce que ça veut dire ?
Les activités humaines génèrent des émissions de gaz à effet de serre (GES) en énormes quantités. Les quantités totales de GES émises chaque année (émissions naturelles + émissions d’origine humaine) dépassent alors très largement la capacité d’absorption des puits de GES (végétaux, océans, …).
Résultat : la concentration de GES dans l’atmosphère augmente, donc l’effet de serre s’intensifie, et donc le climat se réchauffe !
Vous l’aurez compris, pour que le climat puisse arrêter de se réchauffer, il faut que la concentration de GES dans l’atmosphère cesse d’augmenter. Et c’est là tout l’enjeu d’atteindre le seuil des zéro émissions nettes dès que possible au niveau mondial !
Les émissions nettes de GES valent zéro sur une période donnée (1 an par exemple), lorsqu’au cours de cette période, les quantités de GES émises ne dépassent pas la capacité d’absorption des puits de GES.
Les objectifs nationaux et mondiaux
Devant l’urgence climatique à laquelle nous faisons face, l’Accord de Paris appelle tous les pays signataires à plafonner dès que possible leurs émissions de gaz à effet de serre, puis rapidement à les réduire de manière drastique. L’objectif ? Atteindre les zéro émissions nettes au niveau mondial au cours de la seconde moitié du 21e siècle.
À l’échelle de la France, la Stratégie Nationale Bas Carbone portée par le gouvernement fixe l’objectif d’atteindre ce seuil dès 2050 :
L'objectif des 2 tonnes de CO2eq par personne et par an
Les scénarios d'atténuation du GIEC
Le GIEC (Groupement d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) est certainement l’une des organisations les plus fiables qui soient en matière d’évaluation de la situation climatique.
Dans le dernier volet de son 6e rapport (paru en 2022), le GIEC présente trois scénarios d’atténuation qui pourraient nous permettre de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C d’augmentation à la fin du siècle. Mais bien évidemment, l’un ou l’autre de ces scénarios ne peuvent se réaliser qu’à condition que nous nous engagions massivement, et dès maintenant dans la transition écologique !
Voici les différentes trajectoires envisagées par le GIEC :
D’après les données du troisième volet du 6e rapport du GIEC
Si ces trois scénarios peuvent paraître très différents les uns des autres, ils ont quand même un point commun : dans chacune de ces trajectoires, les émissions mondiales de GES diminuent d’année en année, et descendent autour des 20 milliards de tonnes de CO2eq émises en 2050 (et même encore moins pour le scénario à +1.5°C). Or la population mondiale devrait compter un peu moins de 10 milliards d’individus en 2050 selon les projections de l’ONU.
Le calcul est rapide : 20 milliards de tonnes de CO2eq émis annuellement par une population de 10 milliards d’êtres humains, cela donne un budget de carbone de … 2 tonnes de CO2eq par personne et par an !
Les 2 tonnes par personne en 2050 : un point d'étape
Comme on vient de le voir, si l’on souhaite suivre l’un des scénarios d’atténuation envisagés par le GIEC, l’objectif des 2 tonnes de CO2eq par personne et par an est à atteindre en 2050. Cependant, cet objectif n’est qu’un point d’étape vers les zéro émissions nettes de GES !
Qu’est-ce que ça veut dire ? Et bien premièrement, que nous devons faire évoluer nos habitudes dès aujourd’hui, pour tendre chaque année un peu plus vers des modes de vie à moins de 2 tonnes de CO2eq émis par personne et par an. Et puis deuxièmement, cela veut dire qu’on ne sera pas tirés d’affaire après 2050, quand bien même nous atteindrions tous l’objectif des 2 tonnes ! 😅
Pour autant, il est essentiel que nous respections ce point d’étape. Nous serions alors probablement en excellente voie pour atteindre les zéro émissions nettes au cours de la seconde moitié du siècle ! À terme, le climat pourrait alors enfin arrêter de se réchauffer !! 🥳
A travers Conscience Eco, notre but sera donc de proposer un large éventail de solutions, permettant à chacun de réduire progressivement son empreinte carbone personnelle à moins de 2 tonnes de CO2eq par an !
Vous vous demandez par où commencer ? La réponse est claire : simulez votre empreinte carbone ! 😊
Publication : décembre 2022.