Longtemps perçue comme un délire d’écolos extrêmes et radicaux, la démarche zéro déchets prend aujourd’hui du sens pour de plus en plus de gens, qui décident alors de l’adopter.
Mais alors c’est quoi cette démarche zéro déchets ? Les gens qui s’y mettent ne génèrent-ils vraiment plus aucun déchet ? Et en quoi ça consiste alors, on ne consomme plus rien ?
(Spoiler alert : bien sûr qu’on continue de consommer, on le fait juste autrement ! 😉)
Comment en est-on arrivés à produire autant de déchets ?
Nos grands-parents et le zéro déchets
Revenons quelques dizaines d’années en arrière, à une époque que je n’ai pas connue vous me direz, mais dont on m’a juste assez parlé pour que je puisse l’évoquer ici en quelques lignes !
Les objets qu’on pouvait acheter dans les magasins étaient solides et faits pour durer. Pas d’obsolescence programmée ou d’autres techniques foireuses pour pousser le consommateur à acheter toujours plus. Chacun faisait durer ses objets le plus longtemps possible. On réparait, on réutilisait, on donnait, on troquait, … Et oui ! Amazon n’était pas là pour tout nous vendre en 2 clics, à des prix imbattables et avec livraison express offerte !
Côté alimentation, on ne trouvait pas de tomates d’Espagne, de mangues du Brésil ou de kiwis de Nouvelle-Zélande au petit marché du coin. Pour autant, on n’était pas plus malheureux ! Les fruits et légumes qu’on mangeait avaient d’autant plus de goût qu’ils étaient de saison, et cultivés localement. À travers son alimentation, on faisait vivre les maraîchers, agriculteurs et éleveurs de la région (et à un niveau de rémunération équitable !). Et bien sûr, pas d’emballages plastique ou carton superflus, les produits s’achetant pour la plupart en vrac.
Tout n’était pas parfait, loin de là, et la gestion des déchets n’était pas aussi bien organisée qu’aujourd’hui. L’écologie n’était d’ailleurs pas du tout une préoccupation. Pourtant, on appliquait déjà certains principes et concepts auxquels on essaie maintenant de revenir (économie circulaire, optimisation de la durée de vie des produits, consommation locale, commerce équitable, …).
D'importantes modifications dans notre rapport à la consommation
Et puis l’usage du plastique s’est démocratisé et a permis de proposer des produits, certes plus fragiles, mais à des prix beaucoup plus abordables. Les industriels y ont vu une opportunité d’augmenter fortement leurs volumes de ventes, et de pousser le consommateur à revenir régulièrement. La mode du jetable a pris le dessus sur les produits durables, car plus compétitive à court terme, et cela a complètement modifié notre rapport à la consommation.
L’économie s’est largement mondialisée, progressivement au début puis de plus en plus vite, dopée par l’arrivée d’Internet. Il est devenu possible de commander un t-shirt ou une paire d’écouteurs à l’autre bout du monde, et d’être livré en quelques jours. Les réseaux sociaux sont rapidement devenus de formidables vitrines publicitaires, permettant aux entreprises de diffuser leurs messages à un public toujours plus large, et créant chez les consommateurs des besoins qu’ils n’ont bien souvent pas lieu d’avoir.
La durée de vie des objets étant raccourcie pour favoriser le réachat, les déchets affluent en masse et les filières de recyclage, bien qu’ayant fortement progressé ces dernières décennies, ne sont pas assez matures pour y faire face pleinement. Les déchets s’amassent alors par milliers de tonnes dans les décharges, et plus largement, dans la nature.
Les déchets dans une société de (sur)consommation
On en arrive à notre société actuelle. Le tableau n’est pas super joyeux quand on le dépeint comme ça, on sait ! Mais bon, des fois il faut savoir mettre les choses à plat pour repartir sur de bonnes bases 😉 Alors on va jusqu’au bout, on râle un bon coup, et après on se met en action ! 💪
La conséquence de tous ces produits jetables, de cette surconsommation, de cette facilité à jeter nos objets à la première trace d’usure pour en racheter d’autres à moindres frais, la conséquence de tous ces produits qui viennent de l’autre bout du monde et qu’il a bien fallu conditionner pour les transporter, ce sont les déchets qu’on génère. Des déchets dont seule une part minoritaire est recyclée (oui, même en France !), la plupart finissant encore incinérée ou enfouie dans les sols, voire même perdue dans la nature et dans les océans.
À côté de ça, on se rend compte aussi que consommer ou posséder toujours plus, n’est pas ce qui nous rend heureux. On ne trouve plus réellement de sens à nos modes de consommation. On ne les conserve que par habitude, on ne voit pas comment on pourrait faire autrement. Pourtant, il y a bien une autre option que de simplement subir la situation : réagir !
Introduction à la démarche zéro déchets
Par où commencer ?
Alors évidemment, pas facile de faire changer tout un système. Mais pas impossible non plus, et pour y arriver, il faut bien commencer quelque part ! Et le plus simple pour commencer, c’est de toucher à ce qu’on peut contrôler, nous, directement. Autrement dit : nos propres déchets !
Le tri sélectif et le recyclage sont essentiels, pas de débat à ce niveau là. Mais il y a encore beaucoup mieux que de recycler un déchet : ne pas produire ce déchet ! C’est là tout le fondement de la démarche qu’on introduit dans cet article. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’idée n’est pas de fuir tous types de consommations et d’aller vivre dans une grotte pour éviter toute tentation de produit suremballé.
Quelques grands principes du zéro déchets
La démarche zéro déchets est un processus qui consiste à réduire autant que possible, progressivement, les quantités de déchets que l’on génère. On insiste, c’est un processus. Ça se réfléchit, ça s’organise, ça se met en place petit à petit, chacun au rythme qui lui convient. Voici quelques principes qu’on essaie alors d’appliquer du mieux qu’on peut :
- Éliminer progressivement de sa poubelle les emballages superflus
- Allonger au maximum la durée de vie de ses objets, réparer, revaloriser, voire donner ou revendre quand on n’en a plus l’utilité
- Limiter les achats de produits peu utiles, « gadgets » et / ou à usage unique
- Acheter ses objets en seconde main ou reconditionnés, ou au moins favoriser l’achat de produits locaux, faits de matériaux qui se recyclent ou se revalorisent bien en fin de vie (et surtout, on évite les plastiques !!)
Bien loin d’être un « délire d’écolos », réduire drastiquement les quantités de déchets que l’on produit est une véritable nécessité à tous points de vue. Sur Conscience Eco, on vous accompagnera dans cette démarche en vous proposant toujours plus de solutions en ce sens.
Et puis le zéro déchets vous permettrait d’éviter un certain nombre de descentes au local à poubelles tous les mois, trajets que jamais personne n’a envie de faire ! Si c’est pas une bonne raison de s’y mettre ça !! 😊
Publication : novembre 2023.